Radars (suite) : faites ce que je dis…
En xyloglossie, on appelle cela un « malheureux hasard de calendrier ». En langage web, on nomme cela plus prosaïquement un « gros fail ». Même pas une semaine après les roulements d’épaules gouvernementaux concernant les radars et la sécurité routière, le numéro de l’hebdomadaire Auto Plus à paraître lundi va lâcher une vraie bombe. Non, il ne s’agit pas de la Renault Clio 4, mais bel et bien des libertés que prennent certains de nos élus et autres représentants des force de l’ordre avec la loi qui, comme chacun sait, ne s’applique qu’aux mortels inférieurs.
Qu’y apprend-t-on ? Finalement, rien que l’on ne subodorait pas déjà. Juste la triste confirmation que lorsque l’on dispose de la plus infime parcelle de pouvoir, on estime que la loi… c’est pour les autres.
On y apprend ainsi que ceux qui sont censés faire respecter la loi usent et abusent des privilèges qui leur sont normalement accordés dans l’unique but de faciliter leurs missions. Et que je te fais « sauter » les bouchons de l’autoroute A6 avec mon gyrophare, pour ensuite couper le deux-tons une fois arrivé dans Paris intra-muros ; et que je grille allègrement les feux rouges de nuit (sans avertisseur, ni sirène, ni même le moindre coup de frein) ; et que je ne respecte pas les interdictions de tourner à gauche (idem). Pour vous et moi, ce sont des points de permis qui s’envolent et des « prunes » qui pleuvent. Pour eux, c’est juste « normal ».
Mais le pompon, c’est l’occupant de l’Élysée qui le décroche haut la main. Le 3 mai dernier, Nicolas Sarkozy effectuait l’un de ses nombreux déplacements officiels en région parisienne. Avec une escorte de motards, un convoi de gardes du corps, bref la panoplie habituelle du Président pressé. Mais rien n’est trop beau pour notre lider maximo à nous : aussi des policiers reçoivent-ils la consigne de générer un embouteillage en amont… afin de fluidifier le trafic et faciliter la vie de notre Président ! Rien de plus facile : une camionnette bleu-blanc-rouge à gyrophares stationnée sur la file de droite du périphérique parisien crée aussitôt 5 km de bouchons avant elle… et un trafic remarquablement dégagé après. Gain de temps pour Nicolas Sarkozy : 30 minutes. Perte de temps pour des milliers de mortels inférieurs : 30 minutes… au moins !
Mais, bien évidemment, tout cela c’est pour notre bien !
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