Les chroniques du V8 – chapitre 3 : Fast & Furious en AMG !
Suite de ces Chroniques du V8. Après les présentations d’usage et après l’essai, il était temps de pousser un peu plus loin. En effet, avec 457 ch et 600 Nm de couple, un empattement plutôt long et un bon différentiel autobloquant à l’arrière, il est une discipline dans laquelle ma C 63 AMG excelle : le drift ! Restait à trouver la bonne occasion pour s’adonner à cette discipline et s’y perfectionner. Elle s’est présentée fin avril ! Récit.
Il est sept heures du matin ce dimanche, et je suis à peu près seul sur les routes dans ce coin d’Auvergne aux limites de la Bourgogne, d’autant qu’il pleut. Pourquoi ne suis-je pas resté dans mon lit à faire la grasse matinée ? J’avoue que lorsque le réveil a sonné, à 5 heures du matin, je me suis posé la question. Mais j’ai une bonne raison : je m’apprête à faire une journée complète de glisse sur le circuit de Lurcy-Lévis, dans l’Allier ! Organisée par Ulteam Racing (non, ce post n’est pas sponsorisé, mais ils sont cools et sympas !), cette journée consiste à passer le plus de temps possible en butée de contrebraquage, sur une piste régulièrement arrosée afin de faciliter la glisse (et, accessoirement, de ne pas user les pneumatiques trop vite !).
À l’arrivée, sourires, café, viennoiseries… et un parking qui se remplit avec des véhicules parfois étranges ! Si certains, comme moi, viennent « drifter » avec leur propre voiture, d’autres amènent sur une remorque des engins plus spécifiques. Parmi ces derniers, d’innocentes BMW s’avèrent en réalité avoir été vidées, arceautées et surtout dotées d’un différentiel arrière soudé ! D’autres déchargent des japonaises bariolées avec des pneus ultra-larges et un carrossage de folie. Clairement, pour certains, le drift est une passion dévorante !
Pour moi, à l’inverse, c’est un domaine inconnu. Certes, il m’arrive assez souvent de tourner sur circuit, mais je suis plutôt un obsédé de la belle trajectoire, du freinage roues droites et de la réaccélération au débraquage. Pour moi, glisser, c’est se tromper ! Il va donc falloir tout désapprendre. Pour m’y aider, j’ai requis les services d’un coach. Il s’appelle Paul, il est moniteur de pilotage, et il va m’aider à franchir le Rubicon. Objectif : maîtriser l’art délicat de la glisse d’ici à la fin de la journée.
Autant le dire tout de suite, ça commence mal. Je peine à trouver mon rythme, je contrebraque nerveusement à la moindre amorce de dérapage, je « tricote » comme un désespéré au volant. « En fait, tu n’essayes même pas » me balance Paul. Il n’a pas tort. C’est plus fort que moi, je n’arrive pas à appliquer ses consignes, pourtant claires : « tu accélères, puis tu freines en entrée de virage en braquant les roues de maximum un demi-tour de volant. » Je flippe : pas envie de plier ma belle voiture (presque) comme neuve ! Du coup, dès que ça glisse, je rattrape aussitôt, ne faisant qu’une ridicule virgule. Et parfois, je fais le bourrin et donne un grand coup de gaz, ce qui conclut la manœuvre par un beau tête-à-queue. Bravo champion !
Les sessions de coaching s’enchaînent, et j’ai l’impression de faire du sur-place. Je commence à douter : suis-je vraiment capable d’y arriver ? Paul me rassure : « Ta courbe de progression est normale. Tu verras, tu finiras par avoir le déclic. » Je le regarde d’un air dubitatif.
Et pourtant, j’ai fini par l’avoir, le déclic ! Une fois passée l’appréhension de sentir l’arrière qui décroche, je finis par « sentir » le bon timing pour remettre les gaz et les ajuster pour garder l’auto à l’équerre. Plus besoin de « tricoter » au volant, de fins ajustages de l’accélérateur suffisent à maintenir l’angle. Au bout de quelques essais, j’arrive même à garder une quasi-butée de contrebraquage dans le long droite de l’Escargot. De longues secondes grisantes, sur le fil du rasoir, le sourire d’une oreille à l’autre. En photo, ça donne ça (avec mon coach Paul en passager, probablement en train de me féliciter… ou de flipper, je ne me souviens plus très bien 🙂 ) :
Du coup, je prends confiance, et tente des drifts dans des virages plus rapides, comme la Grande Courbe du secteur ouest. Si dans l’Escargot je dois être à 60 km/h, là je suis plutôt à 90-100 ! Dans le siège du passager, Paul est un peu plus nerveux… mais ça passe ! Et puis, forcément, à force de s’enhardir, on va un peu trop loin.
Là, c’était dans l’Escargot. Trop de gaz, trop de vitesse, trop d’énergie accumulée. Je suis allé trop loin : impossible de me sortir tout seul de l’herbe détrempée ! Heureusement, à part des mottes de terre coincées dans les jantes, la voiture n’a rien. C’est l’avantage du circuit, évidemment.
Au final, cette journée aura été un franc succès. J’ai appris à mieux connaître les réactions de ma voiture à ses limites et au-delà, mais j’ai surtout appris à faire l’équilibriste. Et ça, c’est une énorme satisfaction ! Vivement ma prochaine session de drift ! 😉
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