Expo : la collection Ralph Lauren aux Arts Décoratifs
Il y a les gens comme vous et moi qui collectionnent les timbres ou les pin’s. Et il y a ceux qui, comme Ralph Lauren, collectionnent les belles autos. Et quand je dis belles autos, le terme est un peu faible : parmi les plus de 70 voitures que possède le créateur de mode figurent de véritables monuments de l’histoire automobile. Jusqu’au 28 août, quelques joyaux de sa collection s’installent à Paris, aux Arts décoratifs, pour former un remarquable musée éphémère.
Dix-sept voitures ont traversé l’Atlantique pour l’occasion. Il y en a de toutes époques, même si la sélection privilégie les modèles d’avant 1960, avec une forte orientation vers des modèles de course ou étroitement dérivés de la compétition.
Cela commence très fort avec, dès le hall d’entrée, une sublime et rarissime Bugatti 57 Atlantic. Des comme elle, vous n’en reverrez pas de sitôt : seuls quatre exemplaires ont été produits ! Avec sa carrosserie et ses ailes en aluminium rivetées, ce modèle mérite sa place au Panthéon de l’auto d’exception. Avec son huit cylindres en ligne suralimenté, cette merveilleuse mécanique atteint les 200 km/h.
À peine remis de ses émotions, on gravit quelques marches qui nous mènent dans un majestueux hall où trône le reste de la collection. On est d’abord accueilli par deux interprétations très différentes mais également impressionnantes de ce que l’on n’appelait pas encore des GT : une Bentley Blower et une étonnante Mercedes SSK dessinée par le britannique Willy White pour le Comte Trossi.
Juste derrière vous attendent, non pas une, mais deux Alfa Romeo 8C : une 2300 Monza et une sublime 2900 Mille Miglia carrossée par Touring. Deux joyaux à faire se damner tous les Alfistes. La seconde impressionne par sa modernité technologique, avec son 8 cylindres à double compresseur, sa suspension à roues indépendantes, ses freins à commande hydraulique et sa boîte accolée au pont arrière pour une meilleure répartition des masses. Pas mal pour une « mamie » de 1938 !
Derrière ces belles milanaises se trouve une très belle Bugatti 59 Grand Prix, puis un duo de 1955 aussi séduisant que peu assorti : une Jaguar Type D et une Porsche 550 Spyder. La première s’est fait un nom en remportant les 24 Heures du Mans à trois reprises entre 1955 et 1957. Si elle est de son côté victorieuse de la Targa Florio en 1956, la seconde est surtout restée dans les mémoires pour avoir été le dernier caprice d’un certain James Dean…
Au fond du grand hall, trois Ferrari parmi les plus recherchées : une 250 GTO de 1962, une 250 Testa Rossa de 1958 et (on ne la voit pas sur cette photo, car elle s’est timidement cachée derrière la GTO, mais vous pouvez la voir dans la galerie en bas) une 250 LM de 1964. C’est l’assureur qui doit être content.
Et là je ne vous parle que des autos exposées dans le hall principal. Car à côté de ça, vous avez aussi une Jaguar XKSS, une Mercedes 300 SL (qui ferait presque figure de « populaire » au sein d’un tel aéropage !), une Ferrari 250 GTB SWB, ou encore une McLaren F1 LM, seule « moderne » tolérée ici. On n’ose imaginer le terrible dilemme de Ralph Lauren au moment de partir au travail le matin…!
Pour les détails pratiques, je vous renvoie au site du Musée. Mais avant que vous nous quittiez, deux petites infos ! D’abord, des soirées « Capot ouvert » sont prévues à certaines dates, avec visites guidées par des bénévoles de la FFVE. Enfin, trois conférences sont prévues en marge de l’exposition, avec des intervenants de choix tels que (dans le désordre) : Paul Bracq (designer de la Mercedes 600 dont j’ai parlé récemment), Jean-Pierre Ploué (patron du style PSA), Jean-Pierre Beltoise, Henri Pescarolo ou encore Adrien Maeght. Du beau monde !
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