Peugeot : au coeur du succès, le produit
Vous n’avez pas pu y échapper : dans leur écrasante majorité, les publicités automobiles actuelles vantent davantage une impressionnante remise que les qualités foncières du véhicule. Cette grande braderie est l’entêtant reflet de la médiocre santé du marché auto, qui n’est parvenu jusqu’à présent à sauver les apparences que grâce aux derniers lambeaux d’aides gouvernementales, largement soutenus par des rabais conséquents. Problème : une fois le doigt mis dans l’engrenage des remises, difficile de sortir du cercle vicieux. En France, une seule grande marque généraliste a su rester à peu près à l’écart de ce maelström : Peugeot.
Il suffit de faire un petit tour sur les sites web des constructeurs pour constater l’étendue des dégâts. Chez Citroën, on vous offre déjà jusqu’à 3 500 € sur la C4, pourtant l’une des stars de l’année. Chez Ford, c’est 3 700 € pour un Kuga. Grand spécialiste de la braderie, Opel se montre particulièrement généreux avec sa pourtant récente Astra : 4 800 € de rabais. Même Alfa Romeo propose jusqu’à… 7 000 € sur une 159 flambant neuve ! Des offres souvent liées à la reprise d’un véhicule de plus de 8 ans, mais tout de même, de tels chiffres laissent rêveur.
Et chez Peugeot ? Rien. Pas de rabais tapageur, pas de pourcentages de remise à tomber à la renverse. À part les offres du WebStore (qui permettent de réguler les stocks) et deux petites séries spéciales, la firme au Lion semble se tenir à l’écart de la grande bagarre. Un miracle ? Non : juste la magie du bon produit, au bon moment !
En effet, alors que la plupart des constructeurs a traversé la crise en se focalisant sur des petites et moyennes voitures déjà intrinsèquement peu rentables, et en rognant encore les marges avec des remises colossales, Peugeot a profité du succès incroyable de son crossover 3008, puis du monospace 5008. Deux modèles plutôt haut de gamme, souvent vendus bardés d’équipements et pour lesquels la clientèle a été prête à payer le prix fort. En clair : des véhicules à forte marge.
Je dois ici ouvrir une petite parenthèse et admettre que je n’ai pas vu venir le succès du 3008. À la présentation du concept-car Prologue, au Mondial de Paris 2008, je m’étais plutôt écrié : « quelle horreur ! », sans comprendre qu’il y avait une clientèle pour un véhicule différent d’un monospace, bien présenté, intelligemment conçu et agréable à conduire. Le fait est que les acheteurs de 3008 sont passés outre le style pas forcément emballant, se focalisant sur les qualités foncières de l’engin.
La réussite du 5008 était davantage prévisible : son look est plus fédérateur, et l’on imagine que la clientèle attendait avec impatience un monospace compact chez Peugeot. Comme ses prestations sont par ailleurs au meilleur niveau de la catégorie, rien à dire.
Mais ce n’est pas fini ! Peugeot lance maintenant la 508, que l’on commence à croiser dans nos rues, et qui s’annonce comme un important relais de croissance pour la marque. Là encore, on se trouve sur un marché à forte valeur ajoutée, avec un produit soigné. On évitera la sempiternelle comparaison avec les modèles des marques spécialistes d’Outre-Rhin (Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes Classe C), comparaison que le client ne fera sans doute pas. Mais face à ses rivales plus directes (Citroën C5, Renault Laguna ou Volkswagen Passat pour ne citer qu’elles), la 508 a indéniablement une belle carte à jouer.
Bref, le succès actuel de Peugeot vient rappeler aux « marchands de tapis » que l’important ce n’est pas le prix de vente, mais le produit lui-même. S’il est séduisant et si la marque inspire confiance, le client sera prêt à payer le prix juste… et éventuellement même à rallonger la note ! À bon entendeur…
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