Best of : mes 10 nouveautés préférées de 2014
Ça y est, c’est le temps des agapes, du foie gras, du champagne… et des bilans. Avant de prendre d’hypothétiques bonnes résolutions pour l’année à venir, j’ai préféré jeter un dernier regard sur celle qui vient de s’écouler. Douze mois au cours desquels j’ai essayé un peu plus de quarante nouveautés et effectué plusieurs milliers de kilomètres dans un pur souci de curiosité scientifique (je suis crédible, là ?). Voici donc mon Top 10 très personnel de mes coups de coeur de l’année. Vous allez voir, il y en a pour tous les goûts et (presque !) toutes les bourses. « And the winner is… »
10e : Alfa Romeo 4C
D’accord, ce n’est pas une nouveauté de l’année – elle a été lancée en 2013 – mais je l’ai réessayée cet été et je confirme : cette 4C, c’est (enfin) une vraie Alfa. Ce qui veut dire qu’elle est caractérielle, bourrée de défauts, agaçante et manque encore de mise au point. Mais cela veut aussi dire qu’elle est diablement attachante ! Performante, efficace et belle, elle est le fruit d’une démarche osée, qui consiste à démocratiser la fibre de carbone, habituellement réservée à des supercars beaucoup plus exclusives. Le simple fait que l’Alfa 4C soit là est la preuve qu’il faut garder foi en l’âme humaine… même en celle d’un Sergio Marchionne.
9e : Volkswagen Golf GTE
J’entends déjà les commentaires : « Une Golf devant une Alfa, n’importe quoi ». Il est vrai que les deux sont aux antipodes, l’Alfa étant aussi délirante que cette Volkswagen est rationnelle. Il n’empêche, avant cette Golf, les hybrides étaient forcément des compromis : économes mais paresseuses, et tirant un trait sur tout agrément de conduite. Si elle ne procure pas le plaisir authentique de la version GTI, la Golf GTE propose une conduite zen mais pas ennuyeuse. Même son tarif (34 500 € avec le bonus) n’est pas délirant. La voiture parfaite pour les trajets quotidiens.
8e : Porsche Macan
Amusant de constater que la gamme de SUV Porsche (puisqu’il faut désormais parler de « gamme ») ne suscite plus guère la polémique. Même lorsque la marque de Zuffenhausen reconnaît sans honte baser son Macan sur la plateforme d’un banal Audi Q5. Heureusement, l’engin n’a plus rien à voir avec son donneur d’organes : métamorphosé dehors comme dedans, il se révèle d’une agilité peu commune sur routes sinueuses. Ce 4X4 là ne demande qu’à être conduit le couteau entre les dents, même sur les routes piégeuses du Maroc où j’ai eu le privilège de l’essayer. Le « détail » qui fâche ? Il est presque aussi cher que son grand frère le Cayenne. Sans parler des options, toujours aussi nombreuses et coûteuses.
7e : Chevrolet Corvette C7 Stingray
On a parfaitement le droit de ne pas aimer la Corvette. De trouver son levier de vitesses rétif, ses commandes trop lourdes, son amortissement perfectible, sa finition un brin désinvolte (quoique, sur ce plan, les progrès sont flagrants sur cette 7e génération). Mais impossible de nier la pertinence de sa formule, avec ce gros V8 un brin rustique mais plein de vigueur, ce châssis d’une étonnante légèreté et ce caractère entier. Surtout qu’à ce tarif, personne n’approche ce niveau de performances. Vous reprendrez bien quelques frites avec votre bacon cheeseburger ?
6e : BMW M235i
J’avais déjà été très impressionné par la M135i. Forcément, cette version mieux habillée (superbes proportions que celles du coupé Série 2, aux faux airs de BMW 2002), un peu plus puissante (6 chevaux de bonus) et pouvant recevoir un différentiel autobloquant mécanique en accessoire avait tout pour devenir « LA » sportive de l’année. Elle ne grimpe cependant pas sur le podium. Certes, son 6 cylindres est fabuleux : souplesse, vigueur, appétit pour les hauts régimes, sonorité, il a tout pour lui. Il est très bien secondé par la boîte auto 8 rapports ZF, même si l’on me souffle que la boîte mécanique à 6 rapports lui confère davantage de caractère. Enfin, le châssis est affûté comme il faut, avec cet équilibre qui fait le charme des BMW. Hélas, la marque a cru bon de rendre obligatoire la direction active à démultiplication variable. Un choix (très) contestable.
5e : Peugeot RCZ R
Il est des voitures dont il est très difficile de se séparer. La Peugeot RCZ R est de celles-là. D’un modèle sexy mais manquant de charisme, Peugeot Sport a fait une vraie machine affûtée, à même d’aller chercher querelle à la crème de la crème. Revisité, le 4 cylindres turbo gagne autant en puissance (265 ch) qu’en caractère, tandis que le châssis revu et doté d’un autobloquant mécanique concilie efficacité et agilité. C’est simple : le RCZ R est une fabuleuse démonstration du savoir-faire des constructeurs français, qui parviennent à marier l’élégance façon Lacoste à la performance façon Renaud Lavillenie. Et si on la nommait ambassadrice ?
4e : Jaguar F-Type R Coupé
En cabriolet, la Jaguar F-Type était déjà un phénomène : belle gueule et timbre façon Barry White. En coupé, elle réussit l’exploit d’être encore plus belle ! Et dans sa version R, dotée du monstrueux V8 à compresseur de 550 chevaux, elle crache littéralement le feu. Comme dans le film Spinal Tap, la F-Type R Coupé pousse le volume à 11 : les échappements bombardent les poursuivants de décibels (« Rrrrrrrrrr ! Ratatapaf ! »)… tandis que le train arrière fait de son mieux pour digérer la cavalerie. Heureusement, malgré ses allures de dandy trash chargé à la cocaïne, la R Coupé sait (à peu près) se tenir, même sur le mouillé (où un minimum d’humilité sera cependant indispensable !).
3e : BMW i8
Autant l’avouer : je suis un peu geek sur les bords (et aussi au milieu). J’attendais donc avec impatience d’essayer la sportive hybride qu’est la BMW i8. Avouez que s’attaquer à la Porsche 911 avec un simple 3 cylindres de Mini Cooper associé à deux moteurs électriques, c’était osé ! Le résultat est épatant : douce et « écolos-friendly » en ville, elle se métamorphose en boule de nerfs sur route et autoroute. Le couple immédiat des moteurs électriques offre une réponse instantanée aux sollicitations de l’accélérateur, tandis que la sonorité (retravaillée) du « 3 pattes » est très plaisante. Des regrets ? Les places arrière sont inutilisables (comme dans une 911), le coffre est minuscule (pas comme dans une 911) et les suspensions sont un peu sèches. Mais franchement, avec ce look improbable de concept-car échappé d’un salon automobile, on lui pardonne tout, non ?
2e : Audi S1
Audi est en pleine évolution. Il y a 15 ans, elles étaient bien finies et généreusement motorisées, mais peu rigoureuses en comportement routier. Puis elles ont appris la rigueur. Aujourd’hui, certaines se payent même le luxe d’être non seulement rigoureuses, mais vraiment « fun ». Enfin, surtout deux : l’inaccessible R8 et cette très accessible S1 ! Son moteur impressionne par son énergie et sa souplesse (la boîte compte 6 rapports, mais deux auraient suffi !), tandis que son châssis est juste fa-bu-leux : au grip naturel des modèles Quattro, l’Audi S1 ajoute une réjouissante agilité et un caractère incroyablement sain qui pardonnera toutes les maladresses. Prenez-la par la peau du cou, jetez la à votre guise dans n’importe quel virage, et savourez ! Même son look de bourgeoise délurée est sympa. Dommage que l’intérieur soit un peu triste, cependant. Heureusement, le tarif est (étonnament) compétitif.
1ère : Porsche 911 GT3
On m’a demandé l’autre jour quelle voiture m’avait le plus marqué en 2014. Je n’ai pas réfléchi très longtemps : la 911 GT3 s’est imposée comme une sorte d’évidence. Ça tient presque du cliché, mais force est de reconnaître que peu de voitures procurent un plaisir aussi intense ! La GT3, c’est d’abord un moteur de fou furieux, capable de prendre 9 000 tr/min dans un miaulement à donner des frissons… et à se croire dans les Hunaudières aux commandes d’une GT3 R ! Et puis, bien sûr, il y a un châssis réglé comme seul Porsche sait le faire. Amortissement piloté et roues arrière directrices se conjuguent pour permettre d’exploiter les 475 ch sans arrière-pensée, même sur route très sinueuse ou bosselée. Un regret ? Il est surtout d’ordre philosophique : une GT3 sans possibilité d’opter pour une boîte manuelle, c’est un peu dommage. D’un autre côté, la transmission à double embrayage PDK atteint ici un tel niveau d’excellence qu’il est difficile de bouder son plaisir…
Et vous ? Quelle voiture vous a marqué en 2014 ? À vos commentaires !
Toutes les photos (sauf celle de la VW Golf) sont ma propriété. Reproduction interdite sans autorisation préalable, bien entendu 😉
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