La minute cinéphile : Mad Max
En 1979, un petit film indépendant venu des antipodes crée la sensation et bat tous les records au box office, révélant au passage un jeune acteur à belle gueule dont la carrière va décoller : c’est Mad Max, avec Mel Gibson dans le rôle-titre. Si le long-métrage fait polémique à sa sortie, il finira par devenir culte, porté par son succès inattendu. Il donnera naissance à trois autres épisodes.
Dès le départ, Mad Max roule pied au plancher : Crawford Montazano, alias Nightrider, fonce à travers les grands espaces de l’Australie au volant d’une voiture banalisée volée, poursuivi par les flics de la Main Force Patrol. Ce membre d’un gang de motards est cinglé, mais finalement pas moins que les policiers qui l’ont pris en chasse, Max Rockatansky en tête, qui finira par le pousser à la faute fatale. Mais les copains de Nightrider ne sont pas contents : ils veulent la peau de Max.
On parle souvent de Mad Max comme d’un film post-apocalyptique. Pourtant, le monde que décrit le réalisateur (également coscénariste) George Miller apparaît étrangement familier, à mi-chemin entre Witness, Duel et Point limite zéro. Et c’est peut-être ce qui le rend si effrayant : dans cet univers, la violence surgit brutalement, et elle n’épargne pas les plus faibles. Max l’apprendra à ses dépends, et c’est ce qui le rendra « mad », assoiffé de vengeance et sans pitié.
Bien évidemment, outre Mel Gibson – auquel ce rôle a apporté une notoriété mondiale – les stars du film sont des véhicules. Les motos du gang sont les chevaux de ces cow-boys du XXe siècle, tandis que les voitures de la police sont des monstres gavés de puissance, des armes à part entière. Bien entendu, les productions locales sont à l’honneur : les flics roulent en Ford Falcon ou Holden Monaro, tandis que la V8 Interceptor (ou Pursuit Special) que Mad Max dérobe pour assouvir sa revanche est une Falcon GT351 coupé, dotée pour l’occasion d’une face avant spécifique et d’un énorme compresseur dépassant du capot (un accessoire factice, mais dont la bande son traduit fidèlement le cri strident).
À sa sortie, le moins que l’on puisse dire est que ce film a divisé. Le New York Times l’a trouvé « laid et incohérent ». Un critique australien a même été jusqu’à proclamer que Mad Max serait « le film préféré des violeurs, sadiques, tueurs d’enfants et disciples de Charles Manson » ! Mais cela n’a pas découragé les spectateurs : malgré son petit budget (400 000 dollars australiens), Mad Max a rapporté plus de 100 millions de dollars (américains !) à ses producteurs. Une rentabilité record qui encouragera ces derniers à lancer trois nouveaux épisodes en 1981, 1985 et 2015. L’ultime film, intitulé Mad Max : Fury Road, est un pur chef d’oeuvre.
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