Une semaine à Los Angeles, la ville de l’auto
La semaine dernière, j’ai eu la chance d’aller à Los Angeles. Pas pour me baigner sur les plages de Santa Monica, mais plutôt pour visiter le salon de L.A., et pour goûter à quelques spécialités automobiles locales. L’occasion également de prendre le pouls du plus gros marché mondial et des tendances qui s’y dessinent. Mais pas question de me livrer à une analyse rébarbative : voici plutôt quelques impressions que m’ont laissé ces quelques jours à Los Angeles.
Une ville tentaculaire entièrement vouée à l’auto
Los Angeles possède bien des trains de banlieue et cinq lignes de métro (respectivement inaugurés en… 1992 et 1993), mais leur desserte est très partielle, d’autant que la zone à couvrir est immense : plus de 1 300 km² pour la seule ville de L.A., qui mesure 71 km de long pour 41 km de large ! Quant aux téméraires bipèdes qui osent tenter l’aventure du trekking urbain, ils ne sont pas franchement bien lotis : la temporisation des feux piétons est particulièrement courte (grand-mères à déambulateur s’abstenir !), et certains quartiers comme Bel-Air bannissent tout simplement les trottoirs ! En clair : on ne peut rien faire sans voiture à Los Angeles. Du coup, l’auto est un emblème de la vie quotidienne dans ce sud californien ensoleillé.
Un parc automobile très varié
Parmi les plus de 65 millions (!) de véhicules qui sillonnent quotidiennement la Californie, il y en a pour tous les goûts. Des incontournables SUV comme les Nissan Rogue, Mercedes Classe M ou Acura MDX aux berlines soporifiques façon Chevrolet Malibu ou Toyota Camry, en passant par les énormes pick-ups très prisés des artisans. Les Ford Super Duty et Chevrolet Silverado sont en effet les équivalents locaux de notre… Renault Kangoo Express. À côté de ces « gas guzzlers » (gouffres à carburant), les Californiens sont également friands d’hybrides : on croise des Prius à tous les coins de rues, ainsi que moult Lexus et Toyota hybrides. Enfin, l’agglomération de Los Angeles regroupe quelques quartiers et villes très huppées (Beverly Hills, Malibu, Newport Beach…) où les marques haut de gamme européennes sont surreprésentées. On croise ainsi des Bentley, Ferrari, Rolls-Royce, Porsche et autres Mercedes Classe S en masse.
Trafic : comme Paris… en pire !
Vous aimez les bouchons parisiens ? Vous adorerez les embouteillages californiens ! L’important réseau d’autoroutes (freeways) sillonnant l’agglomération est totalement congestionné aux heures de pointe… c’est à dire avant 10 heures et après 15 heures ! Pour lutter contre ce problème, l’agglomération de Los Angeles a été la première à inciter le covoiturage en développant des files dédiées aux véhicules occupés par deux personnes ou plus (« car pool lanes » ou « high occupancy vehicle lanes »). Situées complètement à gauche, ces files sont strictement réservées au covoiturage, sous peine d’amendes minimales de 340 dollars. Mais aux heures de pointe, même les « car pool lanes » sont saturées ! Parmi les axes les plus tristement célèbres figurent le Santa Monica Freeway (I-10, orienté est-ouest) et le San Diego Freeway (I-405, orienté nord-sud). Ce dernier, le « four oh five », est souvent rebaptisé par humour le « four or five », pour indiquer la vitesse moyenne que l’on y pratique : 4 à 5 miles à l’heure… soit moins de 10 km/h !
Le salon de Los Angeles : peut mieux faire
Vu de France, le salon de L.A. donne l’impression d’être en plein boom, au point de rivaliser avec Detroit. Sur place, en revanche, la réalité est bien différente : le Los Angeles Auto Show a des allures de salon de province ! Deux heures suffisent pour faire le tour des trois petits halls, occupés par des stands à la présentation bien plus modeste que sur des salons d’ampleur mondiale comme Paris, Francfort ou Genève. Et les vraies premières mondiales, celles susceptibles d’intéresser un public international, sont plutôt rares. Il suffirait pourtant de peu pour faire du salon de Los Angeles un rendez-vous incontournable du design et des voitures vertes. C’est en effet en Californie que se concentrent la plupart des studios de design des constructeurs, et c’est ici que sont nées des marques emblématiques de la révolution électrique, comme Tesla ou Fisker. Mais en l’espèce, la volonté semble manquer. Dommage, car la métropole californienne mérite décidément mieux que son modeste salon.
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